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jeudi 27 juin 2013

Ciné Concerts au 41ème Festival International du Film de La Rochelle / Films et Séances

28 juin au 8 juillet 2013

Rétrospective Max Linder
Ciné Concerts par Jacques Cambra - piano solo



Films et séances

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Dimanche 30 juin

17h30 : Le pendu (7') - Repos impossible - Max célibataire (10') - Mon pantalon est décousu (5') - Amoureux de la femme à barbe (6') - En bombe (8') - Max a trouvé une fiancée (7') - La fuite de gaz (10') - Max amoureux de la teinturière (10') - Bagarre pour Max Linder - Rivalité (13') - Le vin mauvais (5'). 
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Lundi 1er juillet à 
14h30 : Max veut divorcer (18') - Soyez ma femme (55').
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Mardi 2 juillet
11h00 : Première sortie (3') - Lèvres collées (2') - Les débuts d'un patineur (7') - Au Music-hall (5') - Les surprises de l'amour (6') - Les débuts de Max au cinéma (7') - Amour et Fromage (6') - Max en convalescence (10') - Max et sa belle-mère (28').

17h30Max et Jeanne veulent faire du théâtre (13') - La peur de l'eau (14') - Entente cordiale (17') - Victime du quinquina (17') - L'Amour tenace (18').
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Mercredi 3juillet 
11h00 : Max et son taxi (16') - Sept ans de malheur (74').
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Jeudi 4 juillet 
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Vendredi 5 juillet
11h00 :  Le pendu (7') - Repos impossible - Max célibataire (10') - Mon pantalon est décousu (5') - Amoureux de la femme à barbe (6') - En bombe (8') - Max a trouvé une fiancée (7') - La fuite de gaz (10') - Max amoureux de la teinturière (10') - Bagarre pour Max Linder - Rivalité (13') - Le vin mauvais (5').
14h30 : Première sortie (3') - Lèvres collées (2') - Les débuts d'un patineur (7') - Au Music-hall (5') - Les surprises de l'amour (6') - Les débuts de Max au cinéma (7') - Amour et Fromage (6') - Max en convalescence (10') - Max et sa belle-mère (28').



samedi 25 mai 2013

Ciné Concerts Mai - Juin 2013


Jeudi 30 Mai à 10h - 14h - 20h à Meaux (77)  -----------------------------------------------------------------------------------------
Ciné Concert Laurel et Hardy "The Best" 
Accompagnement musical : Jacques Cambra, piano solo


C’EST MA FEMME (THAT’S MY WIFE)
1929 ▪ Etats-Unis ▪ Noir et blanc ▪ 20 minutes
TON COR EST À TOI (YOU’RE DARN TOOTIN’) de Edgar L. Kennedy et Léo Mac Carey / 
1928 ▪ Etats-Unis ▪ Noir et blanc ▪ 20 minutes
HARRY HÉRITE DE SON ONCLE (EARLY TO BED) de Emmet J. Flynn et Léo Mac Carey / 
1928 ▪ Etats-Unis ▪ Noir et blanc ▪ 18 minutes
LAUREL ET HARDY CONSTRUCTEURS (THE FINISHING TOUCH) de Clyde Bruckman et Léo Mac Carey / 1928 ▪ Etats-Unis ▪ Noir et blanc ▪ 19 minutes


C'est moi Laurel, c'est toi Hardy... Et c'est nous qui sommes ravis de renouer avec nos deux compères, amis terribles à la vie comme à l'écran. Pour ma part, Stan et Oliver ont enchanté les jeudis après-midi de ma jeunesse, où l'on se retrouvait à plusieurs, autour d'une bouteille (de limonade) et devant un téléviseur noir et blanc. Je ne résiste pas au plaisir d'intégrer le générique qui a comblé d'aise plusieurs générations de cinéphiles (télévisuels) en herbe. 
C'est sûr, ces deux amis n'ont pas été pour rien dans mon appétit de films muets, quand on m'a proposé, quelques vingt ans plus tard, d'accompagner au piano les meilleurs de leurs représentants. 
Puissent les anciennes et nouvelles générations se confondre autour des deux personnages qu'il suffit de découvrir sur l'écran pour avoir de nouveaux amis communs, autour desquels on pourra se retrouver, en oubliant nos différences d'âge. Et ce lors des trois séances proposées par le Ciné-Meaux Club, et que j'aurai le plaisir d'accompagner au piano. 

Ciné Club de Meaux / Cinéma Majestic : 11, place Henri IV - 77100 Meaux


Mardi 4 Juin à 19h00 - Ciné Concert au Théâtre de l'Institut Français de Méknès (Maroc) -------------------------------------------------------------------------------
Accompagnement musical : Orchestre d'enfants et d'instituteurs de L'Ecole Française Jean-Jacques Rousseau de Méknès 
et Jacques Cambra, piano


Avec ce projet, il s'agit de faciliter "la pratique de la musique au quotidien", pour des élèves et des instituteurs, dans le cadre de leur classe. 
Méknès / Institut Français / Elèves de JJ Rousseau avec J. Cambra
Tout au long de l'histoire de l'école, des pédagogues - musiciens se sont penchés sur cette question, élaborant des techniques et des outils qu'il suffit de (re) mettre à disposition de chacun pour que cela marche ! Ces pédagogues ont prouvé que loin d'être une spécialité réservée à quelques uns, la pratique musicale s'adresse à tous, et ouvre à tous les élèves des possibilités d'expression infinies, aussi bien individuelles que collectives, pour aboutir au "corps qui pense". 
Et quel plus bel endroit que l'école, pour permettre en même temps de découvrir son "être sensible", mais aussi de construire une technique qui sera la base d'une éducation musicale, compatible avec une pratique musicale amateur future, aussi bien que préparatoire à l'enseignement traditionnel dispensé par les conservatoires.  
C'est pourquoi, en janvier dernier et à l'invitation de l'Ecole Jean-Jacques Rousseau de Méknès, je suis parti au Maroc pour partager quelques unes de ces techniques avec instituteurs et élèves, dont certains pratiquaient déjà la musique et d'autres pas. Depuis cette date, ils ont occupé l'heure hebdomadaire consacrée à la musique à l'école, tendus vers la restitution qui aura le lieu ce 4 juin prochain au Théâtre de l'Institut français de Méknès, partenaire du projet. 
Le sorcier arabe / Lobster Films
Le résultat obtenu permet donc de proposer une promenade musicale autour de films muets des années 1920, films qui serviront d'écrins aux différentes productions musicales originales, et seront également bénéficiaires de cette actualisation artistique rendue possible par la création contemporaine. 
Ce projet permettant de faire le lien entre le travail personnel et la scène en impliquant indifféremment professionnels et amateurs est passionnant et réjouissant. 
Je voudrais remercier sincèrement les instituteurs et élèves qui montrent que la pratique de la musique s'adresse à tous, l'Ecole Française Jean-Jacques Rousseau qui accueille le projet, l'Institut Français de Méknès qui, une fois encore, par son accueil et l'implication de tous, permet d'enchanter le travail au quotidien, et bien sûr Lobster Films qui rend possible le lien avec le passé par l'intermédiaire du patrimoine des films muets.
 JC 


28 juin au 8 juillet Festival International du Film de La Rochelle  ------------------------------------------------------------------------------------
Ciné Concerts Max Linder 
Accompagnement musical : Jacques Cambra, piano solo

Chaplin - Linder / Photo FIFLR

Photo : toutleciné.com
Incontournable Max Linder, qui révolutionna à lui seul le cinématographe, en inventant le personnage récurent (Max photographe, Max prend un bain, Max toréador, Max débute au cinéma...), mais aussi en se distinguant du comique français alors en vogue à cette époque et qui, à côté des féeries de Méliès, des vues documentaires des frères Lumière,  ou autres scènes à trucs de Segundo de Chomon, était fait de farces assez grossières (et très drôles),  où la mise en scène des fonctions naturelles et les poursuites endiablées étaient légion. On ne sera jamais assez reconnaissant à Max d'avoir troqué la guenille contre le frac, nous permettant ainsi de goûter à ce que l'on a coutume d'appeler "l'élégance française". Charlot lui-même ne s'y trompa pas, lui qui appelait Max Linder "son professeur". 
Passionnante aventure que d'accompagner au piano ce virevoltant lutin des écrans de jadis, qui réclame pas moins que la grâce pour lui être fidèle, musicalement. 
Le détail des séances très prochainement

vendredi 5 avril 2013

Ciné Concerts du Mois d'Avril

7 avril à 10h30 à Beauvais (60)  -----------------------------------------------------------------------------------------------
Ciné Concert Maria do Mar de José Leitao de Barros
Portugal - 1930 - 1h34 - Copie Cinémathèque de Lisbonne 
Accompagnement musical : Jacques Cambra, piano solo
Une magnifique histoire d'hommes et de femmes, d'amour, de mort, de danses et d'amitiés au sein d'une communauté vivant pour la mer, et parfois mourant pour elle. Sans que l'on y prenne garde, la beauté des images, la virtuosité du montage nous happent, et ce quotidien aux traditions poétiquement reconstituées devient notre, nous faisant profondément ressentir la dureté qui de tous temps, façonne les hommes. JC
 Festival International du Film de Beauvais - Régions d'Europe  23ème édition : Le Portugal


20 et 21 Avril à 16h00 à Bourg-la-Reine (92)-------------------------------------------------------------------------------
 NO LIMIT ! 
Un Ciné Concert spectaculairement burlesque...
Consulter le LIVRE / BANDE-ANNONCE à feuilleter
Accompagnement Musical Jacques Cambra, piano et Jean-Carl Feldis, basse, objets et machines à bandes
Scène Nationale Les Gémeaux / Conservatoire de Musique 


20 Avril à 20h00 à Rosny-sous-Bois (93)------------------------------------------------------------------------------------
Ciné Concert The General de Buster Keaton et Clyde Bruckman 
USA - 1926 - 1h15 
Un mécano se lance à la poursuite des Nordistes qui ont enlevé sa fiancée et volé son train, tracté par "La General, la locomotive qu'il chérit. En reconstituant un épisode de la guerre de Sécession, Buster Keaton signe à la fois une formidable critique de la guerre, un grand film d'aventures et un  chef-d'oeuvre de l'art burlesque
Accompagnement Musical
Jacques Cambra, piano solo (improvisation)
Espace Georges Simenon de Rosny-sous-Bois (93)


vendredi 8 mars 2013

Ciné Concerts du Mois de Mars

Films muets de Albert Capellani - Buster Keaton - Fritz Lang.
Villes : Paris, Arras, Berck-sur-Mer, Saint-Pol-sur-Ternoise, Douai, Bourges.
Accompagnements musicaux : Piano solo et en duo avec Casilda Rodriguez, accordéon.

6 mars à 20h00 / Cinémathèque française - Festival Capellani
Séance d'ouverture
Ciné Concert Germinal de Albert Capellani, d'après Emile Zola
France - 1913 - 146' - Copie teintée (restauration 2010), avec Henry Krauss, Sylvie, Paul Escoffier
Ouvrier au chômage, Étienne Lantier trouve finalement un emploi aux mines de charbon de Montsou. Quand la direction décide de baisser les salaires, il pousse les mineurs... (source cinémathèque française)
Accompagnement musical
Jacques Cambra, piano & Casilda Rodriguez, accordéon


26 au 29 Mars / Tournée Nord / Pas-de-Calais (Plan-Séquence)
Ciné Concert The Navigator de et avec Buster Keaton
USA - 1924 - 60', avec Buster Keaton, Kathryn McGuire, Frederick Vroom
Un huit-clos, en pleine mer sur un bateau tour à tour inquiétant, amusant, étonnant, où Rollo (Buster Keaton) se débat avec les objets du bord, explore à sa manière les fonds marins et déjoue une attaque. Du grand Keaton...
Accompagnement Musical
Jacques Cambra, piano solo (improvisation)
le 26 mars à 20h00 au Cinémovida d'Arras
le 27 mars à 14h30 au Familia de Berck-sur-Mer
le 28 mars à 14h30 et 20h30 au Regency de Saint-Pol-sur-Ternoise
le 29 mars à 20h30 l'hippodrome de Douai


30 Mars à 20h00 / Maison de la Culture - Bourges
Ciné Concert Metropolis de Fritz Lang
Allemagne - 1926 - 2h40, d'après le scénario de Théa Von Harbou
Mon fils muet préféré de Fritz Lang (avec der Müde Tod, qu'il réalise en 1921). Pour aller vite et au delà de l'aspect moderniste et des hallucinants décors dont se souviendra Ridley Scott pour Blade Runner, j'aime la fable de Metropolis dont les éléments symboliques omniprésents nous renvoient à notre condition individuelle (me semble-t'il), où nous sommes parfois les représentants du monde du haut, parfois du monde du bas, et toujours en recherche du "médiateur" entre cerveau et coeur. Et la nouvelle copie restaurée, enfin complète, renoue avec la fluidité narrative des origines : c'est magnifique ! 
(Article complet de Rouba Salloum ICI)

Accompagnement Musical
Jacques Cambra, piano solo (improvisation)


mardi 8 janvier 2013

Edito 1 : Janvier 2013 - Concert, Ciné Concerts Hitchcock, Renoir, Flaherty, Keaton et Lloyd

Chaque nouvelle année qui commence, en plus de permettre l'échange des voeux avec nos proches, nous invite également à penser à "nos prochains", dans le sens de nos contemporains bien sûr, mais aussi des "prochains projets" ou "prochaines rencontres" auxquels on se prépare sans les connaître complètement; pour leur permettre de pouvoir peut-être, s'incarner demain. 
Cette belle perspective est particulièrement présente en ce mois de janvier 2013 qui nous permettra de rendre visite, (les 10, 19, 22, 25, 27, 28, 29, 30 et 31) à cinq réalisateurs faisant maintenant partie des proches, grâce aux nombreuses visites consacrées à eux lors de ciné concerts passés. Qu'ils aient pour nom Jean Renoir, Harold Lloyd, Alfred Hitchcock, Buster Keaton ou Robert Flaherty, leur pensée d'ombre et de lumière est toujours vivace, et ne demande que l'étincelle du moment musical pour jaillir à nouveau, l'espace d'un éternel instant.


Et n'oublions pas que sans les collectionneurs privés et Archives nationales et régionales du film, toutes ces oeuvres seraient perdues pour tous et pour toujours. A signaler donc, la très belle brocante annuelle de Cinémachina, qui se tiendra à la condition publique de Tourcoing le 21 janvier prochain, sous la houlette experte de Daniel Najberg.  





10 janvier 2013 à 20h30
Cinéma Apollo de Châteauroux, une "Pour-Suite" musicale autour de : 
Tabou de Miguel Gomes
Portugal - Brésil - Allemagne - France / 2012 - 118' -  v.o sous-titrée, avec Laura Soveral
Prix de la critique internationale, Prix Alfred Bauer festival de Berlin 2012
Piano solo, Jacques Cambra

Tabou de Miguel Gomes / © Shella Distribution
Mais pour commencer, une première (dans tous les sens du terme) aura lieu dans deux jours, au Cinéma Apollo de Châteauroux, à l'initiative de Bénédicte Dominé, sa directrice.
Je suis donc invité, à jouer non pas comme à mon habitude, pendant la projection d'un film muet des années 1920, mais cette fois pour une "Pour-Suite pianistique" après un film sonore contemporain (faisant toutefois magnifiquement appel dans sa deuxième partie aux fascinantes ressources du cinéma muet). Il s'agit du film Tabou du réalisateur portugais Miguel Gomes, sorti sur les écrans le 4 décembre dernier.

Le choc que j'ai ressenti en découvrant ce film a été profond et demeure insidieusement vivace. Film sur le mystère de l'image que nous renvoie l'autre, et que seule la compassion permet d'explorer, film sur la mémoire qui à la fois construit nos vies tout en empêchant le présent de pleinement exister...
A travers la présentation d'un quotidien citadin qui semble devoir se répéter sans fin, puis par l'évocation d'un paradis perdu aux senteurs africaines, ce film déploie ses ailes gigantesques pour nous parler d'amour, de mort, d'horizons lointains et de la vie qui passe. Mais le choc, c'est quand on s'aperçoit que c'est notre propre coeur que les personnages (merveilleusement incarnés d'Aurora, Pilar, Ventura ou Santa) dévoilent inexorablement, révélant au final que c'est lui  qui contenait déjà ces cicatrices et ces images.
Incarner musicalement cette idée de la mémoire dans le souvenir immédiat du film qui s'est achevé il y a un instant, continuer la séance en bâtissant une nouvelle mémoire et en concevant une vie d'après, musicale celle-là... Merci à Bénédicte d'offrir cette occasion unique de s'aventurer vers cet ailleurs-là.



19 janvier 2013 à 15h00 
Forum des Images (Paris), Ciné Concert piano solo sur
Nanouk de Robert Flaherty 
(USA - 64' - 1922)
Piano solo, Jacques Cambra

© Les frères Revillon, Pathé Exchange
Avec Nanouk, premier documentaire long métrage TOUT PUBLIC de l'histoire du cinéma, nous sommes entraînés par Flaherty, et ce dès les amusantes premières images,  dans le dépaysant quotidien d'une famille inuit du début des années 1920.
Est-ce la fraîcheur des sourires, la dureté de l'environnement glacial, le dépaysement total que nous procure la vue de ces espaces hors de notre portée, qui amène ainsi ce sentiment de ne faire qu'un avec l'âme de ce peuple inuit ? A vrai dire, il apparaît que Flaherty a su, à travers le deuxième film qu'il consacre à ce sujet, être autant un explorateur des âmes, qu'un poète des images animées. Son admiration pour ces peuples, qui transpire à chaque plan, la beauté de ce qu'il a su si bien percevoir, mais aussi si bien montrer, a valu à Nanouk à sa sortie un succès mondial qui ne s'est jamais démenti et ne se dément toujours pas. Magistrale démonstration de la mystérieuse capacité du cinéma à montrer les âmes de l'intérieur vers l'extérieur du cadre, Nanouk, en nous parlant des Inuits, nous parle surtout de nous-mêmes...



22 janvier 2013 à 19h00
Forum des Images (Paris), Ciné Concert piano solo sur
Nana de Jean Renoir
(France - 1926 - 141' - d'après le roman Emile Zola)
Piano solo, Jacques Cambra

Jean Renoir parle de Nana

Lire le Roman de Zola 
© domaine public





25 janvier 2013 à 20h15 
au cinéma Jean Vigo 
de Genevilliers

Blackmail (Chantage) 

d'Alfred Hitchcock
(Angleterre - 1929 - 84', avec 
Anny Ondra, John Longden)


Piano solo, Jacques Cambra




Bande annonce originale



27 janvier 2013 à 18h00
FESTI-CINE-MEAUX ciné concert sur 
Buster Keaton dans : Sherlock Junior 
de Buster Keaton, Clyde Bruckman, Roscoe Arbuckle
(USA - 1924 - 45')

"Dans Sherlock Junior, je cours sur les toits d'un train et saisis au passage la corde d'un château d'eau pour rejoindre la terre ferme. Inutile d'expliquer la suite du gag : je reçois une cataracte"
Loin de refléter la violence du tournage qui le laissera plein de contusions et de blessures, Keaton nous raconte dans ce film (ou plutôt nous conte) l'histoire d'un petit projectionniste - balayeur qui rêve de devenir détective amateur et aussi de conquérir sa belle. Il va bien sûr finir par réaliser ce souhait, et ce grâce à la magie du cinéma. Avec une virtuosité narrative confondante, Buster que nous regardons sur notre écran va "passer" dans l'écran qu'il regarde lui (n'oublions pas qu'il est projectionniste de cinéma). Vivant des aventures sur plusieurs plans, il nous emporte dans un dédale, un délire des sens qui, signe de son génie, n'atteint jamais le vertige. On peut bien sûr penser à La rose pourpre du Caire où Woody Allen utilise le même procédé (l'écran dans l'écran). Mais on peut également rapprocher Sherlock Junior de l'Inception de Christopher Nolan, qui nous entraîne dans différents niveaux de rêves où conscience, espace et temps sont à reconsidérer sans cesse dans l'imaginaire du spectateur (Mais là, on atteint le vertige). 
Et en voyant ce film, nous réalisons (comme à chaque fois avec Keaton) à quel point son univers artistique est un savant équilibre entre le beau cinéma, l'épaisseur qu'atteint le personnage pourtant éthéré qu'il met en scène, et la drôlerie qu'il a tant voulu partager avec nous. Vraiment, il y a de la magie dans la virtuosité de cet homme là !



28, 29, 30, 31 janvier 2013 
Tournée Clap Poitou-Charentes, Ciné Concert sur 
Harold Lloyd dans : Why Worry (Faut pas s'en faire)
de Fred Newmeyer et Sam Taylor /  avec Harold Lloyd, Jobyna Ralston, John Aasen)
(USA - 1923 - 63')
Piano solo, Jacques Cambra

© droits réservés
Premier de ses films avec la merveilleuse Jobyna Ralston (Lloyd aura deux partenaires féminines principales avant de travailler avec elle : la pétillante Bébé Daniels tout d'abord, puis la capiteuse Mildred Davis qui deviendra sa femme), Why Worry est certainement l'oeuvre de Lloyd qui m'a fait le plus rire, à tel point qu'il a parfois fallu que je m'accroche au piano pour continuer à jouer, pendant que l'intrépide aventurier développait à l'écran d'hallucinantes péripéties, dénotant au fil des images un culot d'acier grandissant. 

L'argument et le film
Parti se reposer de ses tendances hypocondriaques (à peine exagérées) vers un ailleurs qu'il se représente paradisiaque, Harold se trouve pris au coeur d'une série de putschs et de contre-putschs qui secouent une république bananière : Paradisio. 
Dans ce film, Lloyd, à travers son personnage d'Harold le milliardaire, va s'attacher à décourager toute velléité d'installer un ordre établi, quand cet ordre tente de se bâtir sur les fondements de l'injustice. 
Détruisant l'ego des médiocres dirigeants en place, mettant à mal les signes extérieurs de la puissance inique des forts, au fond totalement flageolante (il signe le registre d'écrou comme un grand seigneur persuadé de prendre ses quartiers au Ritz), il parvient même à ridiculiser le fanatisme : croyant assister à une danse locale lorsqu'un homme est abattu, il applaudit !
Par ailleurs, ce film est également l'occasion pour lui de nous montrer que la véritable compétence peut se révéler en chaque homme, pour peu que l'on éprouve de la compassion pour lui (quitte à se transformer en dentiste). Cet homme que l'on n'a pas annulé malgré ses différences sociales, morales ou physiques (très physiques dans le film !) va alors pouvoir trouver sa place dans le monde, mettre à jour ses qualités jusqu'à l'excellence, et devenir finalement un précieux allié. Ce dernier élément permet d'ailleurs, me semble-t'il, de considérer que l'exotisme dans lequel se déroule l'action est plus un transfert de ce qui peut se passer dans les républiques évoluées (en l’occurrence l'Amérique du Nord), que simplement une vision générique d'une Amérique latine qui serait structurellement décadente. 
Et que serait un film de Lloyd sans une belle histoire d'amour (avec coucher de soleil magnifiquement filmé),  qui nous rappelle que le seul amour, c'est le grand amour ?

Alors, Bonnes Séances et Bonne année !

A suivre en février...